Schubert F.
 
 
 

amour
Dans la vie plate, nous vivons des forces claires, et voilà que l'amour nous fait découvrir d'obscures sources de faiblesses. Et tout élan vers une faiblesse envoûtante nous élève à une hauteur, où seul un souffle d'amour permet de respirer. La souffrance, c'est la faiblesse. L'art de chanter la faiblesse, c'est la poésie. « Je veux chanter l'amour, et voilà qu'il devient souffrance. Mais dès que je veux chanter la souffrance, elle devient amour » - Schubert - « Wollte ich Liebe singen, ward sie mir zum Schmerz. Und wollte ich Schmerz nur singen, ward er mir zur Liebe ».
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art
Le goût aphoristique en musique se traduit par la préférence qu’on donne à la mélodie face à l’harmonie. Schubert est sans doute le meilleur aphoriste, mais qui profanait son laconisme dans des ouvrages sensés monumentaux.
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mot
L'orthographe, créatrice de belles pensées : mettez l'accent grave dans le ou de : « Il est libre ou il n'est pas » ! « Le bonheur est là où tu n'es pas »** - Schubert - « Dort, wo du nicht bist, da ist das Glück ».
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solitude
La musique nous laisse seuls, face à notre nature nue, et si encombrée et défigurée, d'ordinaire ; elle nous libère du nous-mêmes trop connu. C'est pourquoi, celui qui imagine se connaître parle de musique comme d'une intrusion d'un corps étranger, tandis que celui qui passe expert en ses propres côtés invisibles se sent plongé dans son élément. Tous se voient livrés à la solitude, mais les seconds portent un double fardeau : la solitude du pressentiment et la solitude de la reconnaissance. Les deux - sur un mode de souffrance : « La musique est enfant du chagrin » - Rachmaninov - « Музыка - дитя печали ». Qui aime le plus la musique ? - le malheureux ! Même si le volontaire Schubert pensait le contraire.
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souffrance
La musique est la seule forme poétique, où le bonheur le plus grand est vécu avec la sensation du plus grand désastre : une béatitude noyée dans des larmes, un élan paralysant. Un malheur, vécu en musique, devient une tragédie, élevant les cœurs. « Qui aime la musique, n'est jamais entièrement malheureux » - Schubert - « Wer die Musik liebt, kann nie ganz unglücklich werden ».
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souffrance
Je peux admettre, que le Verbe, telle une forme articulée de la Caresse, était au Commencement, mais, visiblement, il est tout à fait impuissant face à la Fin – aucune production verbale, comparable au Requiem de Mozart, au dernier Trio de Schubert, à la Pathétique de Tchaïkovsky. Et si, au Commencement, nous étions sourds, et même la première Caresse était musicale ?
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Schubert F.