| amour | | | L'incompréhension de l'essentiel, tel est le milieu naturel, dans lequel l'amour peut s'entretenir. Et commencer à comprendre est souvent le symptôme de sa proche extinction. « L'amour est fait du désir de comprendre, et à force d'échecs répétés, ce désir meurt » - J.Green - quel galimatias ! Le premier symptôme de l'amour est l'absence de tout désir de comprendre et la cécité du sens critique. | | | | |
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| hommes | | | Le premier souci de l'homme libre, possédé par le veau d'or, devint la possession. Qu'on est loin de : « Être libre, ce n'est pas seulement ne rien posséder, c'est n'être possédé par rien » - J.Green. Aujourd'hui, on clame, sans rougir : « la totalité de mes possessions reflète la totalité de mon être » - Sartre. Le fait marquant est, que leur miroir n'est nullement pipé ; leur misérable être, fait de manques à combler, est à nu, c'est à dire - repoussant et hideux. | | | | |
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| mot | | | On peut munir d'ailes - les mots, et non les idées, qui se rangent toujours dans des profondeurs ou dans des platitudes. Donc, ne compatissons pas aux volatiles ratés : « La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l'écrivain » - J.Green - sa comédie, c'est que plus il suit le volatile et plus le reptile trace sa trajectoire. Donne à ta pensée du plomb de l'ironie et cultive chez les mots - des ailes de l'illusoire. | | | | |
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| mot | | | L'air est l'élément de la poésie ; le son a besoin d'air, pour être entendu ; les premiers gestes de la Création, étaient-ils accompagnés d'une musique et d'une poésie ? Puisque le son précède la parole, et « une langue est un commentaire humain sur la création » - J.Green - son premier rôle serait donc la traduction d'un original indéchiffrable. Modeste et somptueux ! | | | | |
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| vérité | | | Soit on réduit la philosophie à la logique en en attendant des solutions-vérités, soit au savoir, prometteur de problèmes-langages, soit, enfin, à la poésie, où l'on se contente de mystères-styles. Sens pratique, sens intellectuel, sens poétique : « Le poète est un homme, qui a gardé le sens du mystère »* - J.Green. | | | | |
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| cocteau j. | | | Le poète est un mensonge, qui dit toujours la vérité. | | | | |
| | vérité | | | « La poésie est la conscience de sa vérité » - Mandelstam - « Поэзия есть сознание своей правоты ». Le poète a toujours raison ( J.Ferrat), ou il a des raisons, que les autres ignorent. « Tout mon pas est mensonge, mais c'est la vérité qui me met en marche »** - Dostoïevsky - « Пусть это лжи, но движет нас правда ». L'art est invention de nouvelles grammaires ; pour qui l'ignore, la nouvelle poésie est une erreur ; pour qui s'en enivre, la vérité est adhésion. Ex vero quod licet ; ex falso quod libet ! Le poète falsifie le mensonge avec tant de liberté et d'autorité, qu'on y adhère. Avoir une conscience de poète, « s'élevant forcenément dans le Rêve, proclamant devant le Rien, qui est la vérité, ses glorieux mensonges » - Mallarmé. Un beau mensonge est une vérité enivrante, un mentir-vrai (Aragon), me mettant en danse, en transe : « Si la vérité ne vous enivre pas, n'en parlez point » - J.Green. Aristote fut le premier à préférer une vérité prosaïque à l'amitié d'un poète - l'une des premières goujateries des raisonneurs. | | | | |
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